Share
Cinéma, Antiquités, Archéologie, avec Philippe-Alain Michaud et Jonathan Pouthier, en discussion avec Laurent Olivier
April 14 2022

Musée du Louvre, salle des 80


Séance 04 : Jeudi 14 avril, 17h-20h

 

Musée du Louvre (accès par la Pyramide), salle des 80 (entrée par l'auditorium)

Pour participer, merci d’envoyer un mail avant le 11 avril à ahoucke@parisnanterre.fr

 

« Cinéma/Archéologie dans les collections de films du Musée national d’art moderne »

 

Philippe-Alain Michaud et Jonathan Pouthier

En discussion avec Laurent Olivier

Bien que définie comme discipline scientifique fondée sur un processus empirique, l'archéologie, une fois appliquée au film, devient processus de création. Cette intervention, élaborée à partir de la collection des films du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, tisse des liens entre la pratique du film par les artistes du XXème siècle et l’expérience archéologique. Qu’ils soient les vestiges d’actions éphémères, d’évènements in-situ ou d’expériences conceptuelles, ces films déclinent les notions que déploie le savoir archéologique dont la disparition et l’inscription, l'exploration et le prélèvement apparaissent comme les données fondamentales.

Philippe-Alain Michaud est conservateur au Musée National d’Art Moderne – Centre Pompidou, chargé de la collection des films. Il est l’auteur de Aby Warburg et l’image en mouvement (Macula, 1998), Le peuple des images (Desclée de Brouwer, 2004), Sur le Film (Macula, 2016), Ames primitives. Figures de film, de peluche et de papier (Macula, 2018) et a écrit de nombreux articles sur les relations entre le film et les arts visuels. Il a été le commissaire de plusieurs expositions, parmi lesquelles : Comme le rêve le dessin (Musée du Louvre/Centre Pompidou, 2004), Le mouvement des images (Centre Pompidou, 2006), Nuits électriques (Musée, de la photographie, Moscou et Laboral (Gijon, Spain) 2007, Tapis volants (Villa Medici, Rome et Les Abattoirs, Toulouse) 2010, Images sans fin, Brancusi photographie, film (Centre Pompidou, 2012), Beat Generation (Centre Pompidou, 2016).

Jonathan Pouthier est diplômé de la Femis, École Nationale Supérieure des Métiers de l’Image et du Son. Depuis 2011, il est attaché de conservation au Musée National d’Art Moderne – Centre Pompidou à Paris, chargé de la programmation de la collection des films. Il est l'auteur de nombreux articles sur les relations entre le film et les arts visuels parmi lesquels « Storm De Hirsch. Quick Fire » (dans Storm de Hirsch. Mythology for the Soul, ed. Revoir, Paris, 2021), ou plus récemment « Objet mental. Film, projection et interférences » (dans Philippe Decrauzat. Delay, ed. König, 2022) et « David Claerbout. The Silence of the Lens » (livre d’entretiens, ed. Hannibal Books, à paraître, 2022). Il a été le commissaire de plusieurs expositions, parmi lesquelles : The Site of Film (KANAL-Centre Pompidou Bruxelles, 2018, co-commissaire Philippe-Alain Michaud), Ericka Beckman (KANAL-Centre Pompidou Bruxelles, 2019), Philippe Decrauzat, Gradient (KANALCentre Pompidou Bruxelles, 2021) ou encore Jean Pierre Bertrand, Diamon’d (Centre Pompidou Paris, 2019, co-commissaire Philippe-Alain Michaud). Il prépare actuellement l’exposition « Le reste est ombre. Pedro Costa, Rui Chafes, Paulo Nozolino » (Centre Pompidou, juin 2022, cocommissaire Philippe-Alain Michaud).

Laurent Olivier est Conservateur en chef des collections d’Archéologie celtique et gauloise au Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Après des études d’Archéologie et de Préhistoire à l’université de Paris I, il a soutenu un Ph.D d’Archéologie à l’université de Cambridge (Grande-Bretagne) ainsi qu’une thèse de doctorat (1995), puis une thèse d’Habilitation à diriger des recherches (HDR) à l’université de Paris-Sorbonne (2006). Son activité de recherche intéresse principalement l’histoire et l’épistémologie de la discipline archéologique, le rôle de l’archéologie dans la construction des identités collectives, ainsi que l’anthropologie des sociétés celtiques et gauloises. Parmi ses principaux livres personnels, il a publié Le Sombre abîme du Temps. Archéologie et mémoire aux éditions du Seuil (2008), Nos ancêtres les Germains. Les archéologues au service du nazisme, paru chez Tallandier (2012), et César contre Vercingétorix, aux éditions Belin (2019). Son dernier ouvrage est consacré à la mémoire du traumatisme du dernier massacre des Sioux Lakota en 1890 (Ce qui est arrivé à Wounded Knee, Flammarion, 2021).

***

Le séminaire « Cinéma, Antiquités, Archéologie » souhaite interroger les articulations entre le cinéma et l’archéologie, du point de vue historique, esthétique, théorique et épistémologique. En effet, si une porosité entre la science archéologique et l’art cinématographique existe depuis les débuts du cinéma, les films à l’antique puisant dans les découvertes archéologiques pour reconstituer des mondes disparus, un travail à la fois circonstancié et théorisé sur ce que et en quoi le cinéma fait de l’archéologie est encore à faire. Il s’agit non seulement d’identifier ce que l’on pourrait appeler une « invention au carré » - de l’invention au sens archéologique (la découverte, la mise au jour d’un site et de ses artefacts) à l’invention cinématographique, c’est-à-dire la manière dont le cinéma et ses images, et pas seulement dans les films à l’antique, non seulement met au jour à son tour, et informe, donc déforme, des objets ou des sites passés. Il s’agit plus encore d’interroger ce qu’il a en partage avec l’archéologie (par exemple en tant qu’art de l’empreinte et du fragment), et voir comment il met en oeuvre, à sa manière, des formes d’archéologies, dans son rapport à l’espace, au temps passé, présent et futur, à l’Histoire et à sa propre histoire, à la matière et à sa propre matérialité, au corps, aux images, à la fiction.
L’objet de la réflexion est donc aussi – et même avant tout – épistémologique : identifier en quoi les méthodologies et théories de l’archéologie permettent de penser le cinéma, et les pratiques de certains cinéastes. La méthodologie mise en oeuvre au cours de ce séminaire consiste donc à faire se rencontrer et dialoguer artistes, spécialistes des études cinématographiques, historiens d’art et archéologues, pour réfléchir ensemble, à partir de conférences et projections, à ce que l’archéologie peut apporter à la pensée du cinéma

 

Programme des séances (17h-20h)

 

18 novembre 2021 : Marc Azéma et Raphaël Dallaporta (UPN, bât. Weber)

16 décembre 2021 : Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (CNC)

10 février 2022 : Claudine Cohen (INHA, salle Peiresc)

14 avril 2022 : Philippe-Alain Michaud et Jonathan Pouthier (Louvre, salle des 80)

19 mai 2022 : Salvatore Settis (INHA, salle Mariette)

30 juin 2022 : Alain Schnapp (INHA, salle Peiresc)

 

Séminaire organisé dans le cadre du projet ICAAR – « temps réInventés : Cinéma, Antiquités, ARchéologie » (Labex Les passés dans le présent (ANR-11-LABX-0026-01) ; université Paris Nanterre (HAR et ArScAn) ; musée du Louvre)


Isabelle Cornaro, Figures, 2011, film 16mm (numérisé), couleur, silencieux, 2min25s © Isabelle Cornaro © MNAM/Centre Pompidou

Contacts

Contact