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Temps réinventés : cinéma, antiquités, archéologie

Temps réinventés : cinéma, antiquités, archéologie
©Fellini Roma (Federico Fellini, 1972)

Le projet « Cinéma, Antiquités, Archéologie » vise à interroger les articulations, existantes et à inventer, entre le cinéma et l’archéologie, du point de vue historique, esthétique et théorique. Le projet se déplie en deux axes distincts, mais corrélés : la circulation des représentations et l’épistémologie. Si une porosité entre la science archéologique et l’art cinématographique existe depuis les débuts du cinéma, les films à l’antique puisant dans les découvertes archéologiques pour reconstituer des mondes disparus, un travail à la fois circonstancié et théorisé sur ce que le cinéma fait de l’archéologie est encore à faire, qui permettrait d’identifier ce que l’on pourrait appeler une « invention au carré » : de l’invention au sens archéologique (la découverte, la mise au jour d’un site et de ses artefacts) à l’invention cinématographique, c’est-à-dire la manière dont le cinéma, et pas seulement dans les films à l’antique, non seulement met au jour à son tour, et informe, donc déforme, des objets ou des sites antiques, mais aussi comment il met en oeuvre, à sa manière, des formes d’archéologies. L’objet de ce projet est donc aussi épistémologique : il cherche à identifier en quoi les méthodologies et théories de l’archéologie permettent de penser le cinéma, les pratiques de certains cinéastes, et plus particulièrement, la réinvention des temps initiée par certains films.

Responsable du Projet

Anne-Violaine HOUCKE , Université Paris Nanterre

Partenaires au sein du labex

  • Histoire des Arts et des Représentations (HAR) - EA 4414
  • Archéologies et Sciences de l'Antiquité (ArScAn) - UMR 7041

Autres partenaires associés

Institut national d'histoire de l'art (INHA) / Festival de l'histoire de l'art
http://festivaldelhistoiredelart.com/

Archive of Performances of Greek and Roman Drama (APGRD), University of Oxford
https://www.classics.ox.ac.uk/archive-performances-greek-and-roman-drama-apgrd

Musée du Louvre
https://www.louvre.fr/

Durée du projet

37 mois

Mots-clés

cinéma, antiquités, archéologie, réception, culture visuelle, épistémologie

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HOUCKE

L'Antiquité n'a jamais existé, Fellini et Pasolini archéologues


ISBN:  9782753585942
URL / DOI:  Présentation sur le site de l'éditeur
Editeur:  Presses Universitaires de Rennes

« L'Antiquité n'a peut-être jamais existé, mais il ne fait aucun doute que nous en avons rêvé. » C'est avec ces mots que Federico Fellini commente son Satyricon, film halluciné où le passé, en cette année 1969, prend une allure psychédélique. La même année, pendant le tournage de Médée, Pier Paolo Pasolini a une vision, celle d'une Figure antique qui s'aperçoit qu'elle n'est plus aimée et décide de se suicider.

Cet ouvrage étudie comment ces deux cinéastes, nés sous un régime qui a manipulé l'antiquité à des fins idéologiques, se confrontent à leur tour à l'antique et l'« inventent » pour penser leur temps - le fascisme puis le « Nouveau fascisme », la société de consommation contemporaine - et pour réinventer leur médium, le cinéma. Il articule donc une réflexion esthétique sur ce que l'on a pu appeler la modernité cinématographique et une réflexion politique sur les temps modernes au sens économico-socio-politique.

L'antique, ici, n'est pas limité aux bornes chronologiques traditionnelles de l'Antiquité ni aux figures monumentales que le cinéma de genre a mises en scène : il ne se trouve qu'au présent et se décline dans l'humble, le marginal, le ruiné, le fragmentaire. Fellini plonge dans l'univers chaotique et placentaire de la création en studio. Pasolini, à l'inverse, se déplace toujours plus loin du centre, à la rencontre de nouveaux corps, et de nouvelles terres à arpenter. Pourtant, tous deux passent par la psychanalyse et l'ethno-anthropologie pour trouver des survivances, porter à la lumière ce que la modernité refoule, et fabuler à partir de là. Pour tous deux, l'invention est donc autant une démarche archéologique de mise au jour qu'un geste frontalement poétique. Le prisme antique met ainsi en évidence comment une modernité esthétique a pu prendre forme contre, ou tout contre, une autre modernité, sociale, économique, et politique.

avec le soutien de l'université Paris Nanterre (laboratoire HAR, ED 138, Commission Recherche) et du labex Les passés dans le présent, Investissements d'avenir, réf. ANR-11-LABX-0026-01

Un extrait de l'ouvrage est disponible en téléchargement en bas de cette page dans la rubrique Documents

 


Résumé

« L'Antiquité n'a peut-être jamais existé, mais il ne fait aucun doute que nous en avons rêvé. » C'est avec ces mots que Federico Fellini commente son Satyricon, film halluciné où le passé, en cette année 1969, prend une allure psychédélique. La même année, pendant le tournage de Médée, Pier Paolo Pasolini a une vision, celle d'une Figure antique qui s'aperçoit qu'elle n'est plus aimée et décide de se suicider.

Cet ouvrage étudie comment ces deux cinéastes, nés sous un régime qui a manipulé l'antiquité à des fins idéologiques, se confrontent à leur tour à l'antique et l'« inventent » pour penser leur temps - le fascisme puis le « Nouveau fascisme », la société de consommation contemporaine - et pour réinventer leur médium, le cinéma. Il articule donc une réflexion esthétique sur ce que l'on a pu appeler la modernité cinématographique et une réflexion politique sur les temps modernes au sens économico-socio-politique.

L'antique, ici, n'est pas limité aux bornes chronologiques traditionnelles de l'Antiquité ni aux figures monumentales que le cinéma de genre a mises en scène : il ne se trouve qu'au présent et se décline dans l'humble, le marginal, le ruiné, le fragmentaire. Fellini plonge dans l'univers chaotique et placentaire de la création en studio. Pasolini, à l'inverse, se déplace toujours plus loin du centre, à la rencontre de nouveaux corps, et de nouvelles terres à arpenter. Pourtant, tous deux passent par la psychanalyse et l'ethno-anthropologie pour trouver des survivances, porter à la lumière ce que la modernité refoule, et fabuler à partir de là. Pour tous deux, l'invention est donc autant une démarche archéologique de mise au jour qu'un geste frontalement poétique. Le prisme antique met ainsi en évidence comment une modernité esthétique a pu prendre forme contre, ou tout contre, une autre modernité, sociale, économique, et politique.

avec le soutien de l'université Paris Nanterre (laboratoire HAR, ED 138, Commission Recherche) et du labex Les passés dans le présent, Investissements d'avenir, réf. ANR-11-LABX-0026-01

Un extrait de l'ouvrage est disponible en téléchargement en bas de cette page dans la rubrique Documents