Share
Cinéma, Antiquités, Archéologie, avec Claudine Cohen
February 10 2022

INHA, 2 rue Vivienne, Paris 2e, salle Peiresc


 

Séance 3 : Jeudi 10 février, 17h-20h

INHA, Institut national d’histoire de l’art, 2 rue Vivienne, Paris 2e, salle Peiresc

 

Pour participer, merci d’envoyer un mail avant le 9 février à ahoucke@parisnanterre.fr

 

« Les oiseaux d’Hitchcock – Ichnologie paléontologique et cinématographique »

Claudine Cohen

Le cinéma, dans certaines de ses formes, fait un usage à la fois narratif et esthétique de la trace, du fragment et de l’indice dans la composition et la recomposition de ses récits. Ce séminaire se propose d’apporter un éclairage sur ces procédures singulières, à travers une méditation sur les méthodes que les sciences de la préhistoire (paléontologie, paléoanthropologie, archéologie préhistorique) ont mises au point pour reconstituer les êtres et les mondes du passé profond à partir d’empreintes, de traces et de fragments dispersés. Un parallèle entre l’œuvre d’Alfred Hitchcock (1899-1980), maître du film à suspens et du film d’horreur, et celle d’Edward Hitchcock (1792-1864), géologue et pasteur américain, inventeur de la paléoichnologie (science des empreintes fossiles) nous conduira à comparer les usages scientifiques et cinématographiques de ces méthodes indiciaires et les modalités de la (re)construction du temps dans ces deux domaines.

Claudine Cohen est philosophe et historienne des sciences, spécialiste de l'histoire de la paléontologie et des représentations de la préhistoire ; directrice d'études à l'EHESS (CRAL) et à l'EPHE/PSL, Sciences de la Vie et de la Terre (Laboratoire Biogéosciences). Parmi ses publications : La Méthode de Zadig. La trace, le fossile, la preuve, Paris, Seuil, 2011 et Nos ancêtres dans les arbres. Penser l’évolution humaine, Paris, Seuil, 2021

***

 

Le séminaire « Cinéma, Antiquités, Archéologie » souhaite interroger les articulations entre le  cinéma et l’archéologie, du point de vue historique, esthétique, théorique et épistémologique. En effet, si une porosité entre la science archéologique et l’art cinématographique existe depuis les débuts du cinéma, les films à l’antique puisant dans les découvertes archéologiques pour  reconstituer des mondes disparus, un travail à la fois circonstancié et théorisé sur ce que et en quoi le cinéma fait de l’archéologie est encore à faire. Il s’agit non seulement d’identifier ce que l’on pourrait appeler une « invention au carré » - de l’invention au sens archéologique (la découverte, la mise au jour d’un site et de ses artefacts) à l’invention cinématographique, c’est-à-dire la manière dont le cinéma et ses images, et pas seulement dans les films à l’antique, non seulement met au jour à son tour, et informe, donc déforme, des objets ou des sites passés. Il s’agit plus encore d’interroger ce qu’il a en partage avec l’archéologie (par exemple en tant qu’art de l’empreinte et du fragment), et voir comment il met en oeuvre, à sa manière, des formes d’archéologies, dans son rapport à l’espace, au temps passé, présent et futur, à l’Histoire et à sa propre histoire, à la matière et à sa propre matérialité, au corps, aux images, à la fiction.

L’objet de la réflexion est donc aussi – et même avant tout – épistémologique : identifier en quoi les méthodologies et théories de l’archéologie permettent de penser le cinéma, et les pratiques de certains cinéastes. La méthodologie mise en oeuvre au cours de ce séminaire consiste donc à faire se rencontrer et dialoguer artistes, spécialistes des études cinématographiques, historiens d’art et archéologues, pour réfléchir ensemble, à partir de conférences et projections, à ce que l’archéologie peut apporter à la pensée du cinéma.

Séances suivantes (17h-20h, Louvre/INHA/Nanterre, selon les dates, précisions à venir)

10 mars 2022 : à confirmer

14 avril 2022 : Philippe-Alain Michaud et Jonathan Pouthier

19 mai 2022 : Salvatore Settis

16 juin 2022 : Alain Schnapp

Séminaire organisé dans le cadre du projet ICAAR – « temps réInventés : Cinéma, Antiquités, ARchéologie » (Labex Les passés dans le présent (ANR-11-LABX-0026-01) ; université Paris Nanterre (HAR et ArScAn) ; musée du Louvre).

Contacts

Contact