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Vie du labex

[Soutenance de thèse] Séverine GUILLET "Représenter, raconter, bâtir. Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) et l'architecture considérée sous le rapport du livre et de l'estampe"

Vendredi, Avril 4, 2025

Soutenance de thèse de Mme Séverine GUILLET

 

Mardi 8 avril à 14h, Université Paris Nanterre, bâtiment B - Pierre Grappin, salle B016 - Paul Ricœur.

Thèse réalisée dans le cadre du projet LEDOUX du labex Les passés dans le présent et présentée sous la direction de Marianne Cojannot-Leblanc.

Jury :

Basile Baudez, Associate professor, Princeton University
Marianne Cojannot-Leblanc, professeure des universités, Université Paris Nanterre
Pascal Dubourg-Glatigny, directeur de recherche, CNRS
Martial Guédron, professeur des universités, Université de Strasbourg
Dominique Massounie, maîtresse de conférences, Université Paris Nanterre
Hélène Rousteau-Chambon, professeure des universités, Université de Nantes

 

Représenter, raconter, bâtir. Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) et l’architecture considérée sous le rapport du livre et de l'estampe

 

Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) a publié en 1804 le premier tome de L’Architecture considérée sous le rapport de l’art, des mœurs et de la législation. Un deuxième volume, posthume et composé uniquement de gravures, parut en 1846 puis en 1847, à l’instigation de Daniel Ramée. Ces publications ont longtemps constitué les deux seules sources rattachées au projet éditorial de Ledoux, mais des recherches plus récentes ont permis de reconstituer un corpus de cinq-cent-onze gravures, dont certaines inédites, qui témoignent du long travail de préparation effectué par l’architecte au cours de sa carrière, soit pendant plus de trente ans. Ce corpus, réuni en un catalogue raisonné, permet d’étudier les fonctions de la représentation architecturale durant la seconde moitié du XVIIIe siècle et d’en évaluer la singularité par rapport à l’architecture bâtie.

L’étude croisée du projet éditorial replacé dans son contexte, du texte écrit par Ledoux et de ses interactions avec les estampes, permet également de mettre en exergue le rôle de la narration en lien avec la réception de l’édifice, parfois en amont de sa construction. Par le récit, Ledoux suscite en effet le désir, voire le besoin d’architecture. Cette forme de narration architecturale, mise au service de la réception d’un édifice conçu par l’architecte dans l’espoir d’en obtenir une commande, est aujourd’hui communément utilisée mais elle semble beaucoup plus rare, du moins dans les textes publiés, du temps de Ledoux.

Cette thèse se divise en quatre grandes parties. La première et la quatrième adoptent un point de vue large, replaçant le livre de Ledoux dans le vaste paysage du livre d’architecture durant la période moderne et particulièrement la seconde moitié du XVIIIe siècle (I), puis étudiant la manière dont les gravures du corpus témoignent des réflexions de Ledoux sur les principaux questionnements architecturaux de son temps (vitruvianisme, théorie du caractère, architecture parlante, etc.) (IV). La deuxième et la troisième partie, reposant sur l’étude de sources en partie inédites, adoptent un point de vue plus resserré, d’abord sur la fabrique même du projet éditorial de Ledoux pendant une trentaine d’années (gravures et texte) (II), puis sur une étude précise du corpus, des différents états gravés, des effets recherchés par l’architecte pour la publication de son œuvre et des liens entre gravure et dessin (III).

À travers ces différentes pistes d’étude, cette thèse entend interroger la dimension à la fois cognitive et rhétorique de l’image d’architecture, et montrer en quoi L’Architecture de Ledoux constitue un moment essentiel dans l’histoire de la mise en scène de l’architecte, de ses réalisations et de ses projets. Parmi les points marquants qui ressortent de cette analyse, on retient notamment celle du potentiel pouvoir de l’architecture sur la société, pouvoir mis en scène chez Ledoux par la narration et la représentation.

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