Share
[RESCI] Retours, restitutions, circulations des biens culturels. Programme 2024
Du 01 Mars 2024 au 30 Juin 2024


Séminaire et journées d’études

Programme

mars-juin 2024

 

Une contribution du labex Les passés dans le présent et de la MSH Mondes au GIS Patrimoines en partage.

Séminaire 2023/2024 organisé par Ghislaine Glasson Deschaumes (Labex Les passés dans le présent/MSH Mondes) et Margaux Dumas (Labex Les passés dans le présent).

Depuis quelques années, dans la mouvance des études postcoloniales et des études critiques sur les patrimoines culturels, le monde académique et celui des institutions patrimoniales mettent au travail, parfois en parallèle, parfois ensemble, la question des provenances, des circulations, des retours et des restitutions – matérielles ou virtuelles – d’objets et de sources archivistiques. Fruit d’un mouvement de décentrement des savoirs, ce regard critique sur l’histoire des collections et des fonds d’archives a favorisé l’émergence des études de provenances et le déploiement de multiples initiatives de remise en circulation de certains de ces patrimoines matériels ou immatériels.

Au-delà des gestes de restitution à forte valeur symbolique, c’est une politique plus large de pratiques de circulation qui se développe. Nous faisons l’hypothèse qu’une nouvelle épistémologie des savoirs émerge aussi, générant ses cadres théoriques, ses vocabulaires conceptuels et méthodologiques, ses outils, dont les chartes éthiques. Cette épistémologie rencontre les enquêtes menées de longues dates auprès et avec les communautés des pays concernés par les retours et qui sont, souvent, à l’initiative de tels projets. Ce double mouvement se traduit par d’innombrables démarches, souvent expérimentales, qui amènent des populations jadis enquêtées, et/ou parfois spoliées, à se connecter aux sources de leur passé qui leur étaient inaccessibles et à les mobiliser au présent et pour les générations futures.

Ce foisonnement amène les équipes du labex,  à souhaiter interroger, dans une perspective pluridisciplinaire et transnationale, les concepts mobilisés (« retours », « restitutions », « circulations », « transferts », « rapatriements », etc. – pour la seule langue française). Mais il s’agit aussi de mener une réflexion critique sur les pratiques installées ou émergentes, leurs éventuels points aveugles et leurs effets.

 

Comité du séminaire : Aurore Chaigneau (CEJEC – EA2320), Jessica De Largy Healy (LESC – UMR7186), Monica Heintz (LESC – UMR7186), Vincent Hirtzel (LESC – UMR7186), Damien Mottier (IMAF – UMR8171), Pauline Peretz (IHTP – UMR8244), Natacha Pernac (HAR – EA4414), Nicolas Prévôt (LESC – UMR7186), Malika Rahal (IHTP – UMR8244), Magali de Ruyter (LESC – UMR7186), Valentina Vapnarsky (LESC – UMR7186).

 

Calendrier des séances : 

Ce programme est construit autour d’un séminaire transversal « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées » qui aura lieu de mai à juin 2024, et de journées d’étude et ateliers ponctuels sur des thématiques en particulier. 

 

1er mars 2024, de 17h30 à 20h : Diplomation du D.U. « Recherche de provenances des œuvres. Circulations, spoliations, trafics illicites, restitutions » de l'Université Paris Nanterre.

INHA, auditorium (2 rue Vivienne, 75002 Paris) et simultanément en visioconférence (s’inscrire sur ce lien)

Présentation des travaux d’étudiants (échantillon) et table-ronde « Le rôle et la place des communautés dans les procédures de retour des biens culturels mal acquis » 

Résumé : Le 7 juin 1978, Amadou-Mahtar M’Bow, directeur général de l'Unesco, lançait un « appel aux gouvernements des Etats membres de l’Organisation à conclure des accords bilatéraux pour le retour des biens culturels aux pays qui les ont perdus ». Des restitutions d’objets patrimoniaux ou de restes humains ont depuis eu lieu ou sont engagées. La question du légitime propriétaire se pose souvent de manière complexe : certains appareils législatifs nationaux imposent un traitement de la demande d’Etat à Etat, là où la provenance d’origine des biens renvoie souvent à des acteurs (communautés villageoises, culturelles, sociales, etc.) ou à des autorités (chefs traditionnels, etc.), parfois transfrontalières, qui ont évolué dans le temps. Quels rôles jouent ces communautés et les différents acteurs ? quelles sont leurs définitions et identités ? Comment du point de vue pratique, méthodologique et juridique leurs requêtes peuvent-elles être menées, formulées et instruites ? Avec quelles structures, et quels outils ? quels dialogues et négociations peuvent se mettre en place ? comment conjuguer éventuelles règles coutumières et droits nationaux, voire accords bilatéraux et multilatéraux ? Les expériences croisées d’acteurs venus d’horizons variés permettront d’éclairer le sujet à partir d’études de cas.

 

14 mars 2024, de 15h à 17h30 : Séminaire « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées ». Séance introductive

Université Paris-Nanterre, salle B15, bâtiment Pierre Grappin (200 avenue de la République, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 12 mars 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)

Intervenantes : 

Marie CORNU, juriste, directrice de recherche au CNRS/ISP, spécialiste du droit des biens culturels

Anne LABOURDETTE et Marie-Cécile BARDOZ, conservatrices au département des Objets d’art au musée du Louvre

Valentina VAPNARSKY, anthropologue, directrice de recherche au CNRS/LESC, co-responsable du projet SAWA "Savoirs autochtones des Wayana et Apalaï" (labex Les passés dans le présent)

 

26 mars 2024, de 14h à 18h Journée d'études « Conflits du XXe siècle : retours, restitutions, circulations et enjeux des après-guerres ». 

MSH Mondes, bâtiment Ginouvès, salle du Conseil, 4e étage (21, allée de l’Université, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 24 mars 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)

Interventions :

Session 1 : Les enjeux de vocabulaire.

« Retour ou restitution ? », Xavier PERROT, professeur d’histoire du droit et des institutions (Université Clermont Auvergne, membre du Collège délibérant de la CIVS)

« Le cas des rapatriements des œuvres d’art du musée des Beaux-Arts d’Alger », Emilie GOUDAL, professeure au Centre d’Étude des Arts Contemporains (CEAC - Université de Lille)

Discutante : Ghislaine GLASSON DESCHAUMES (directrice, MSH Mondes, labex Les passés dans le présent)

Session 2 : Réinvestir les patrimoines.

« « L’ère des restitutions, théoriquement, n’est pas close » Les restitutions allemandes à l'issue de la Grande Guerre, un processus inachevé ? », Solène AMICE, docteure en histoire du patrimoine (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre d'histoire du XIXe siècle) et adjointe à la cheffe du service Patrimoines et Inventaire de la Région Ile-de-France.

« Circulations physiques et médiatiques des patrimoines controversés. Le cas de la Statue de la Paix (Corée) », Céline MORIN, maîtresse de conférences en Sciences de l'information et de la communication et co-directrice du département Information-Communication, et Marta SEVERO, professeure en sciences de l’information et de la communication (Université Paris Nanterre, Dicen-IdF).

Discutante : Margaux DUMAS (postdoctorante, labex Les passés dans le présent)

 

3 avril 2024, de 17h à 18h30 : Rendez-vous du salon de lecture Jacques Kerchache « Biologie hantée. Comment la biologie occidentale et les sociétés autochtones se hantent réciproquement ? ».

Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, salon de lecture Jacques Kerchache (37 quai Jacques Chirac, 75007 Paris), organisé avec le soutien de la Société des Océanistes et du labex Les passés dans le présent.

Rencontre avec Emma KOWAL, professeure d’anthropologie culturelle et médicale à l’Université de Deakin (Australie). Elle a publié Haunting Biology: Science and Indigeneity in Australia (Duke University Press, 2023), animée par Frédéric KECK, anthropologue, directeur de recherche au CNRS/LAS (UMR 7130) et Jessica DE LARGY HEALY, anthropologue, chargée de recherche au CNRS/LESC (UMR 7186 )

Résumé : Comment penser la présence des Aborigènes d’Australie à travers les échantillons de sang, les cheveux, les crânes ou les moulages qui sont conservés dans les laboratoires et les musées ? Et comment les descendants de ces groupes peuvent-ils se réapproprier ces restes humains ? Emma KOWAL mobilise l’anthropologie des fantômes pour analyser comment la biologie occidentale et les sociétés Indigènes se hantent réciproquement.

 

24 avril 2024, de 14h à 18h : Workshop « Indigenous archaeology and Museum Repatriation Policies in the United States, India, and Taiwan » organisé par Bérénice BELLINA, directrice de recherche (CNRS/UMR 8068-TEMPS) et Frank MUYARD, maître de conférences et responsable du Centre de Taipei (École française d’Extrême-Orient)

Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, salle de cours 2 (37 quai Jacques Chirac, 75007 Paris)

Interventions :

 « Building New Relations: The Indigenous Communities and the Museum of Anthropology of the National Taiwan University », Chih-Hua CHIANG, Associate Professor, Department of anthropology, National Taiwan University

Résumé : The major collection of the Museum of Anthropology of the National Taiwan University primarily originates from the Japanese colonial period in Taiwan (1895–1945), and its context is closely tied to the colonial control over the indigenous peoples. Since its establishment in 2010, the Museum has actively confronted this historical context through initiatives such as digitizing the collections, collaborating with indigenous communities for exhibition, organizing workshops related to indigenous affairs on campus, etc. It aims to strengthen connections with the indigenous communities by making the collection accessible to the indigenous communities and facilitating further research on the collection. The museum, together with the indigenous communities, thus seeks to explore the significance of the collection in contemporary society and alternative possibilities to reckon with the colonial history of Taiwan.

This presentation will explore the National Treasure designation process of the ancestral post from the Jiaping community, one of the Paiwan tribe, curated during the Japanese colonization. I will trace the interactions among the Jiaping community, the museum, the students, the university, and the state during and after this process. I will illustrate how this process has sparked various discussions, reflections, and emotional responses, ultimately leading to the establishing and shaping of new relationships among these actors. In the process of redefining our relationships with the artifacts curated during the colonial period, the museum and the indigenous communities thus hope to confront the complex and difficult history through creating new futures together.

 

« Naga. Democratization of the Museum Collections », Alok Kumar KANUNGO, IIT Gandhinagar

Résumé : The display of collected objects is done as per the understanding and perception of the collectors, who are invariably not local and mainly based on their visit to a geographical region in a varied cultural zone. As a result of this, the dynamism and variable meanings of the ethnographic objects are rarely collected. In the 21st century, the idea of museums with people has picked up – i.e., developing the display by incorporating the natives whose collections are the theme. However, this approach comes with the limitation of the time gap that has produced significant changes in the perception and attitudes of the people themselves. Also, the collections are assigned to a larger community rather than to a particular location, resulting in the subsumption of the variable and dynamic meanings into a general narrative. Simultaneously, traditional knowledge systems are taking the shape of science, having their own felicity conditions and requirements. Perhaps the way to make the museum from a place of curiosity to a learning centre is to take the collected artefacts to the place of collection for a respectable time and collect the variable and dynamic meanings of collected objects. It is also important to accumulate people’s feelings and ethics of the prevailing tradition for what is to be displayed in material form and what should be in virtual form without compromising on collecting scientific data for archival records. Keeping the challenges of restitution of Naga physical remains as the focal point, the presentation argues for the intellectual right of the Nagas to the artefacts in the museums.

 

« Give Us Back Our Ancestors and Sacred Objects!’ American Indians and 35 Years of Repatriation », Joe WATKINS Archaeological and Cultural Education Consultants, Tucson, Arizona; Visiting Professor, GI-CoRE, Hokkaido University Sapporo & Research Associate, Global Station for Indigenous Studies and Cultural Diversities: GSI & Center for Ainu and Indigenous Studies, Hokkaido University, Sapporo

Résumé : Repatriation, in its very basic sense, is the process of returning something to its home country. In the sense of Indigenous populations, repatriation generally is used to refer to the return of particular classes of objects within museum collections to the cultures from which they were acquired. In the United States, the National Museum of the American Indian Act (NMAIA) of 1989 and the Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA) of 1990 are the two laws that regulate the repatriation of particular materials to American Indian tribes.

The processes of repatriation under the NMAIA and NAGPRA have been major influences on international perspectives regarding the repatriation and return of items within collections which derive from Indigenous cultural groups. Although not international in terms of the museums to which they have legal relevance, the laws serve as models for the continuing recognition of rights of Indigenous populations to the retention and re-acquisition of cultural heritage. More recently (in 2006), the UNESCO Declaration on the Rights of Indigenous People is perhaps the more relevant document to be used in support of the rights of Indigenous peoples to the use and control of their ceremonial objects and the right to the repatriation of their human remains.

In this presentation I will briefly discuss the two major repatriation laws that have been enacted in the US. I will provide more information on NAGPRA since it has the widest reach. After providing a few definitions and a description of the processes involved, I will look at some of the issues that have continued to plague tribal groups pursuing repatriation under the laws. Following that, I will discuss some of the challenges tribes have faced when trying to regain materials outside of the United States and a recent attempt to help tribes initiate international repatriation. I will also discuss repatriation at the Choctaw Nation of Oklahoma as a case study.

 

14 mai 2024 de 15h à 17h30, Séminaire « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées ». Deuxième séance

Université Paris-Nanterre, salle B15, bâtiment Pierre Grappin (200 avenue de la République, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 12 mai 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)

Cette séance sera consacrée à la question des vocabulaires liés aux circulations de biens culturels, notamment aux notions de « dépôt » dans une perspective historique.

« Circulation : Mouvement physique de déplacement ou propriété/Jouissance ? », Ronan BRETEL, Chercheur post-doctoral (LEJEP) - CY Cergy Paris Université/ Chercheur associé équipe Droit de la culture  - Institut des Sciences Sociales du Politique (UMR CNRS 7220) - ENS Paris-Saclay

« Les concessions de jouissance et leurs vocabulaires connexes »Mélanie BUDIN, Doctorante UMR Héritages/École du Louvre / EUR Humanités, Création et Patrimoine, Coordinatrice du récolement décennal et chargée de récolement des dépôts à la Direction du soutien aux collections du Musée du Louvre

 

29 mai 2024 de 15h à 17h30Séminaire « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées ». Troisième séance

MSH Mondes, bâtiment Ginouvès, salle du Conseil, 4e étage (21, allée de l’Université, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 27 mai 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)

Cette séance sera consacrée aux enjeux liés aux archives coloniales.

Amélie HUREL, Conservatrice du patrimoine, Responsable des fonds ministériels et de la cartothèque, Archives nationales d’outre-mer et Emmanuelle BRAUD-OPPENHEIM, Chargée d’études documentaires, Co-Responsable des fonds relatifs à l’Algérie – Mémoire partagée, Archives nationales d’outre-mer

Nora EL QADIM, Maîtresse de conférence à l’Université Paris 8, Département de Science Politique / Labtop-CRESPPA, membre de l’Institut universitaire de France

Bérengère PIRET, Cheffe de travaux aux Archives générales du Royaume de Belgique, Chargée de cours en histoire contemporaine UCLouvain Saint-Louis Bruxelles

 

5 juin 2024 de 16h à 18hSéminaire « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées ». Quatrième séance

MSH Mondes, bâtiment Ginouvès, salle du Conseil, 4e étage (21, allée de l’Université, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 3 juin 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)

Cette séance sera consacrée à la mise en exposition d’objets issus de trafics ou de spoliations et ses impacts sur la façon de les décrire et de les définir.

Isabella D. ARCHER, Doctorante en archéologie et muséologie à l’Université de Poitiers, Laboratoire HeRMA - Hellénisation et romanisation dans le monde antique - UR 15071 et à l’École du Louvre

Elisabeth FORTIS, Professeure, Droit privé et sciences criminelles, Université Paris-Nanterre

 

Pour toute question sur le séminaire RESCI, merci d'écrire à l'adresse resci-seminaire@passes-present.eu

Contacts

Contact