Projection du Documentaire « CRASH DE L’USTICA : UNE BAVURE FRANÇAISE ? », suivie par la discussion avec le réalisateur Emmanuel Ostian.

Événement de l’histoire contemporaine européenne parmi les plus inquiétants et en même temps méconnus de ces dernières décennies, à cause de la violence de l’évènement (la mort de dizaines de civils qui n’étaient pas du tout conscients des circonstances critiques qui les attendaient au cours du vol entre Bologne et Palerme) et de la machine qui a tout de suite été mise en place pour cacher (voir faire disparaître) les traces qui auraient pu conduire à la reconstitution de la vérité historique.

Le reportage Crash d’Ustica, modèle emblématique de la pratique journalistique d’enquête, fait le point des enquêtes judiciaires encore ouvertes, des informations qui ont enrichi les dossiers des juges et des documents qui sont toujours manquants.

Il nous sollicite, en effet, à réfléchir sur le rôle des archives dans la reconstitution historique, même très récente, ainsi que sur les questions liées aux archives fermées - ou cachées - qui empêchent toujours, de façon plus ou moins volontaire, cette aspiration à la vérité.

La projection est organisée dans le cadre du cours « Information et Image » du Master Communication Rédactionnelle Dédiée au Multimédia.

Résumé du documentaire

En 1980, un avion de ligne italien assurant la liaison Bologne Palerme s’écrase avec 81 passagers à bord. Très vite, une explication rocambolesque circule : un activiste italien aurait fait exploser – accidentellement - une bombe à l’arrière de l’avion. Problème : cet activiste dément : il n’était pas dans l’avion !

Parallèlement, plusieurs employés des bases aériennes ayant été témoins de l’accident sur leurs écrans radars acquièrent la conviction que l’appareil a été abattu par un missile. La France, dont la base de Solenzara en Corse était proche du lieu de l’accident, rechigne étrangement à collaborer à l’enquête.

Sollicitées par la justice italienne, les autorités françaises vont même multiplier déclarations approximatives et contre-vérités : la base française aurait été « fermée à 17h » le jour du drame, ce qui se révélera inexact,  « aucun porte avion français n’était en mer le jour du crash », ce qui là encore, se révélera inexact.

Pourquoi tant de mensonges ? Selon l’ancien président italien, Cossiga, dans un contexte de fortes tensions entre le président Valéry Giscard d’Estaing et le colonel Kadhafi, l’avion de ligne italien aurait été abattu par erreur par un chasseur français lancé à la poursuite de Mig libyens empruntant illégalement l’espace aérien italien. Et depuis 35 ans, Paris ferait tout pour cacher cette terrible – et inavouable – bavure.

EMMANUEL OSTIAN est rédacteur en chef, réalisateur et producteur. Depuis 2013 il est président de la société de production EMP, producteur et réalisateur (Magazines de 15 à 52’ pour TF1, France 2, Canal+, France 24), ainsi que présentateur sur BFMTV (auparavant Itélé : joker sur les matinales et les soirées). Depuis 2014 est responsable de la filière TV au CFJ (Centre de Formation des Journalistes Paris). Il est aussi l’auteur d’un roman, Le Pourri, paru aux éditions Glénat, en janvier 2012.