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Orient cunéiforme

Inventée par les Sumériens au IVe millénaire av. J.-C. l’écriture cunéiforme, a servi, comme notre alphabet latin, à rédiger des textes dans différentes langues dans l’Orient ancien. Elle apparaît sur des tablettes, des stèles ou encore des statues, et nous offre un éclairage particulier sur les sociétés passées. Cette écriture servit à transcrire plusieurs langues sémitiques et indo-européennes. Explorons quelques œuvres majeures de l’histoire mésopotamienne :

Le caillou Michaux, Premier monument inscrit en cunéiforme parvenu en Europe, cette stèle (kudurru) est datée de la fin du IIe millénaire av. J.-C. et établit la donation d’une terre par un père à sa fille, à l’occasion de son mariage. Elle témoigne des pratiques sociales de l’époque mais aussi des croyances religieuses, à travers les malédictions proférées contre quiconque porterait atteinte au monument. Découvert par le botaniste André Michaux en 1784 à l’occasion de son expédition scientifique en Orient, ce « caillou » porte depuis son nom et est conservé au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France.

La huitième campagne de Sargon II, En 714 av. J.-C., le roi assyrien Sargon II se lance à l’assaut de l’Empire urartéen, de l’autre côté des monts Zagros (Turquie actuelle). La tablette relatant cette campagne victorieuse, rédigée par le chef des scribes du roi, se présente à la fois comme un rapport militaire et comme un document de propagande à la gloire de l’empire assyrien. On y découvre l’atmosphère visuelle et olfactive des territoires parcourus par les armées de Sargon, à la fois fascinants et effrayants.

La statuette de Pazuzu, D’apparence monstrueuse, entre l’homme et l’animal, cette créature désignée comme le « roi des démons » par l’inscription au dos de la statuette a marqué les esprits aussi bien dans l'Assyrie du Ier millénaire av. J.-C., que de nos jours avec le film L'Exorciste et la bande dessinée Adèle Blanc-Sec. La statuette révèle la place qu’occupait Pazuzu dans l’imaginaire des Assyriens, entre figure maléfique et protectrice, suscitant différents rituels de divination et d’exorcisme.

La tablette de l’Esagil, Quel rapport entre la tour de Babel et cette inscription cunéiforme présentant des exercices de calcul datée du IIIe siècle av. J.-C. ? La tablette de l’Esagil, texte largement diffusée en Babylonie jusqu’à la période hellénistique, indique les dimensions idéalisées de la ziggurat du sanctuaire du dieu Marduk, à Babylone. Elle a contribué à forger le mythe de cet édifice, « plateforme de fondation du ciel et de la terre », passé à la postérité grâce au récit biblique.

Direction scientifique et réalisation

Frédérique Duyrat, Marielle Pic, Ariane Thomas, Mustapha Djabellaoui et Louise Quillien.

Médias et 3D

Sur le site dédié à Orient Cunéiforme, les quatre objets sont présentés interactivement pour que le lecteur puisse par lui-même explorer ces œuvres exceptionnelles :

Le caillou de Michaux est disponible en trois dimensions.

Une frise permet la lecture détaillée de la tablette de la 8ème campagne de Sargon.

Les images de haute définition permettent la visualisation détaillée de la statuette de Pazuzu et la tablette d’Esagil.


Le caillou Michaux ©Cabinet des Médailles, BNF