Comme l'ont montré de récents travaux sur la littérature latine (par exemple, B. Delignon – Y. Roman (dir.), Le poète irrévérencieux, Lyon, 2009), l’irrévérence des poètes anciens à l'égard du pouvoir pouvait, dans certaines circonstances, être acceptée, voire encouragée par un prince désireux de montrer que les voix discordantes et critiques étaient, sous son règne, en mesure de s'exprimer. Cette question est cependant fort peu abordée au sujet des arts visuels alors qu’elle s’y pose avec une acuité profonde : dans quelle mesure l'irrévérence peut-elle être pensionnée par le pouvoir ?
Notre projet a pour ambition de réunir, lors d’un colloque, des spécialistes des textes et des images de l’époque antique et de l’époque moderne afin d’étudier les relectures irrévérencieuses de certains mythes. Il s’interrogera, en outre, sur le rapport entre passé et événements politiques contemporains dans une perspective comparatiste. L’objectif, dans le cadre du labex, est de montrer comment l’irrévérence est utilisée pour gommer les ruptures entre passé et présent et donner une illusion de continuité. On s’attardera notamment sur la manipulation par les artistes irrévérencieux de la perception que les milieux auliques ont de leur rapport avec un passé bel et bien révolu.
Responsables du projet
Marianne COJANNOT - LE BLANC , Université Paris Nanterre
Évélyne PRIOUX , Archéologies et sciences de l’antiquité (ArScAn) - Espace, pratiques sociales et images dans les mondes grec et romain (Espri)
Partenaires au sein du labex
- Histoire des Arts et des Représentations (HAR) - EA 4414
- Archéologies et Sciences de l'Antiquité (ArScAn) - UMR 7041