Share
Expériences du temps. Christian Delacroix et François Hartog : Le temps à l'épreuve de la Covid-19
22 Janvier 2021

Visioconférence


Le séminaire Expériences du temps, élaboré par l'équipe du projet Les présents de l'histoire, ouvrira ses travaux le vendredi 22 janvier 2021, de 14h à 17h, par un dialogue avec François Hartog sur le thème : Le temps à l'épreuve de la Covid-19.

La séance est accessible via le lien suivant : https://greenlight.lal.cloud.math.cnrs.fr/b/mul-y4h-urt

 

Présentation du séminaire et calendrier des séances :

 

Institutions et responsables du projet : IHTP & Université Paris-Nanterre (MéMo).              

Christian Delacroix, François Dosse, Caroline Galland, Patrick Garcia, Frédéric Langue, Bertrand Müller.

Comment, ici et ailleurs, les passés s'écrivent au présent. L'histoire n'appartient pas qu'aux historiens, mais aux producteurs d'histoire qui comptent certes des historiens, mais aussi des artistes, des romanciers, des cinéastes. Notre recherche entend interroger la catégorie du présent à partir de l'idée que le présent ne se limite pas à l'instant. Des faits très anciens peuvent prendre dans l'après-coup une actualité pressante, ce qui fait ressortir l'hétérochronie de la temporalité, trop longtemps envisagée selon un ordre successif, linéaire et prétendument causal, ce que d'aucuns appellent « l'enfer de la consécution ». Le présent historique revêt une épaisseur temporelle qui suscite une opacité à scruter. Le temps présent est à interroger comme un entre-deux, un travail du passé lové dans le présent. C'est ce nouveau regard que ce séminaire entend regarder de face. 

Les historiens de métier n'ont jamais eu le monopole de l'écriture de l'histoire. Le passé appartient à tous et les appropriations qui en sont faites ont toutes leur propre légitimité, qu'il s'agisse de celles des essayistes, des romanciers, des cinéastes et des artistes en général. La présence du passé dans l'espace public n'est certes pas une nouveauté mais, depuis une trentaine d'années, elle gagne en force et en intensité. Le passé est assurément aujourd'hui un enjeu politique majeur et l'espace public se saisit de nombreux épisodes du passé pour les valoriser, les discuter, les reconfigurer, les mettre en récit et en scène. 

Si le passé revient ainsi en force, c'est que notre temps semble connaître un dérèglement des mécanismes de la mémoire et de l'oubli qui signe peut-être une crise de la perception collective de l'avenir. Les visions du futur ont joué un rôle essentiel dans la lecture du passé. Elles indiquaient ce qui devait être retenu ou bien écarté du champ de l'analyse comme de celui du récit. Elles permettaient d'écrire une histoire animée d'un sens fort, déterminée par sa fin escomptée, une histoire téléologique. L'exploration des pratiques du temps à l'œuvre dans les domaines esthétiques nous permettrait de retrouver des possibles temporels oubliés ou mal connus. C'est, selon nous, une des conditions pour défataliser notre lecture du passé.

 

Calendrier des séances :

 

  • 22 janvier 2021 : Christian Delacroix et François Hartog : Le temps à l'épreuve de la Covid-19

     

  • 5 mars 2021 : Antoine de Baecque : Les temps de Jean-Luc Godard.

     

  • 9 avril 2021 : Frédéric Keck : L'anticipation en anthropologie sociale.

     

  • 17 septembre 2021 : Eugenia Allia Montano : 1968, le mouvement qui triomphera dans le futur.

     

  • 5 novembre 2021 : Alexandre Gefen : Qu'est-ce que le rétro-futurisme ?

     

  • 12 novembre 2021 : Christian Ruby : Le feuilleté des temps au point du sujet et au point d'écoute esthétiques.

     

  • 3 décembre 2021 : Jean-Claude Schmitt : Les rythmes du temps chrétien au moyen-âge.

Contacts

Contact