La nouvelle directrice de la MSH Mondes, Ghislaine Glasson Deschaumes, a pris ses fonctions le 1er février 2023 (avis de la Commission recherche de l’Université Panthéon-Sorbonne le 11 avril 2023, avis de celle de l’Université Paris Nanterre le 30 mai 2023). Avec Alexandra Pineau, directrice adjointe, Julien Schuh, directeur adjoint, et Cynthia Sayegh, secrétaire générale, elle porte un projet collectif centré sur l’ouverture, l’interdisciplinarité et l’international ainsi que sur la co-construction entre les différents métiers de la recherche comme de la culture.
La trajectoire d’évolution proposée est guidée par la recherche d’un équilibre dynamique entre l’histoire de la MSH Mondes, avec son expertise de haut niveau, et son évolution dans le cadre de la charte des MSH. À partir d’une forte caractérisation de ses axes scientifiques et de son ingénierie, elle promeut un accompagnement de la recherche orienté par une logique de capillarité, plutôt que restreint à l’appui ponctuel, et étayé par la formation. Affirmant un rôle fédérateur, elle met en avant le développement et l’innovation, en particulier dans le champ des humanités numériques, ainsi qu’une pépinière d’expérimentation.
Le programme scientifique propose une montée en généralité à partir de deux axes thématiques. Le premier, « Mémoires et patrimoines des sociétés et des milieux », s’intéresse aux manières de mettre en récit l’histoire et de l’articuler avec la mémoire et/ou le patrimoine, phénomènes socialement construits. Il aborde la connaissance des patrimoines ou de la mémoire du point de vue de leurs technologies, de leurs processus normatifs, des défis épistémologiques, éthiques et sociaux de leur (re)mise à disposition dans des sociétés plurielles. Il favorise ainsi l’approche interdisciplinaire d’objets d’étude complexes, notamment sous l’angle de leurs sédimentations spatio-temporelles, et met en avant la pluralité des points de vue susceptibles de les éclairer et d’informer le débat. Il est nourri par les grandes orientations du LabEx Les passés dans le présent et par les interactions avec la vaste communauté qu’il a développée ainsi que par les consortiums de l’IR*HumaNum sur ces thématiques.
Le second axe, intitulé « Conditions d’existence et transformations épistémologiques des sciences humaines et sociales », s’intéresse à la manière dont les sciences humaines et sociales se saisissent des défis majeurs de leur temps, et notamment l’ère numérique et le « nouveau régime climatique » (Latour). L’un et l’autre, différemment, modifient, voire bouleversent, les modes de subjectivation et les manières de faire société, questionnent le rapport de l’humanité au monde et ses modes d’agir, font jouer les frontières humain/machine et posent des questions de gouvernement aiguës. Partant, les sciences humaines et sociales se donnent de nouveaux objets d’enquête, expérimentent des méthodes inédites pour les conduire et/ou des formes exploratoires d’écriture scientifique, questionnent les conditions de possibilité d’un partage des savoirs, etc. Ce second axe a pour priorité de stimuler les perspectives interdisciplinaires et la réflexion critique sur les méthodes et pratiques de la recherche en sciences humaines et sociales et sur leurs transformations épistémologiques.
À l’échelle particulièrement pertinente que constitue la MSH Mondes, le travail collaboratif pourra prendre des formes variées : « ateliers éphémères », séminaires, journées d’étude, colloques internationaux, production écrite, audiovisuelle, etc. Il sera placé sous le signe de l’hospitalité des savoirs, via l’accueil d’invités européens et internationaux, qu’ils soient chercheurs, ingénieurs, professionnels du patrimoine ou artistes, et la démarche de traduction des notions, concepts et imaginaires et de partage des pratiques qui ira de pair.